18-2-2020
Le consentement, de Vanessa Springora
NOTA DE LEITURA
Este livro teve muito impacto em França, onde o “acusado” Matzneff é um escritor muito considerado. Está agora a ser perseguido pela Justiça e tem já data marcada para ser julgado pela acusação de ter promovido a pedofilia nos seus livros: 28 de Setembro de 2021.
Datas: Gabriel Matzeff nasceu em 12 de Agosto de 1936
Vanessa Springora nasceu em 16 de Março de 1972.- O pai dela
faleceu em 8-1-2020 |
|
Publié le 03 janvier 2020 à 10h20
« Il continue à maintenir son emprise », dénonce Springora, après la réponse de Matzneff
Sans formuler le moindre mea culpa, l’écrivain a réagi jeudi à la publication du
livre de Vanessa Springora, parlant d’« un exceptionnel amour ». « Il a toujours
essayé de maintenir son emprise », explique-t-elle en réponse.
Gabriel Matzneff a lancé sa contre-attaque. L’écrivain, mis en cause pour ses
relations avec des partenaires mineurs des deux sexes, a répondu jeudi
2 décembre au livre accusateur de Vanessa Springora, évoquant « un exceptionnel amour » entre eux et
assurant de « ne pas
mériter l’affreux portrait » qu’elle dresse de lui. De son côté, la
jeune femme, qui s’était déjà expliquée de manière très détaillée sur BibliObs
dès le 26 décembre, a critiqué « l’emprise » que
Gabriel Matzneff tente toujours d’exercer sur elle.
Dans son récit autobiographique, « le Consentement », Vanessa Springora, nommée
récemment directrice des Editions Julliard, décrit comment elle a été séduite
par Gabriel Matzneff, presque quinquagénaire, alors qu’elle n’avait même pas
14 ans.
« Je ne mérite pas l’affreux portrait que […] tu publies de moi. […] Non, ce
n’est pas moi, ce n’est pas ce que nous avons ensemble vécu, et tu le sais »,
écrit l’écrivain âgé de 83 ans dans un long texte adressé à l’hebdomadaire
« l’Express », où reviennent les arguments avancés dans la première réponse
qu’il avait faite à « l’Obs » dès la semaine dernière.
Vanessa Springora « trace de moi un portrait dénigreur, hostile, viré au
noir, destiné à me nuire, à me détruire, où, utilisant un pesant vocabulaire
psychanalytique, elle tente de faire de moi un pervers, un manipulateur, un
prédateur, un salaud », écrit l’écrivain, adulé dans certains milieux
littéraires libertaires de l’après Mai-68.
« L’Express » a décidé de « publier
en intégralité le long texte qu’il nous a fait parvenir », en
soulignant que « cette
publication ne vaut pas caution ».
Dans ce texte, Gabriel Matzneff a également inclus une lettre de rupture qu’il
aurait reçue de Vanessa Springora début janvier 1988. Elle avait alors 15 ans et
lui 51 ans. Ce document, rappelle France-Info, avait déjà été publié par
Matzneff, qui en avait modifié les prénoms, dans un recueil de lettres de
rupture paru en 1997. Il l’avait également lu sur une chaîne YouTube. « Cela
fait partie de sa manipulation », estime Vanessa Springora, ajoutant
que Gabriel Matzneff « a
toujours fait un usage public des lettres que je lui ai
écrites entre 13 et 15 ans ».
« Il a toujours suscité des lettres de jeunes adolescentes pour les avoir comme
preuves, plus tard », a-t-elle
confié au « Parisien » mercredi. « Preuves de mon consentement, de mon amour. Et mon
amour n’est pas en question. Je crois que j’ai été très honnête dans ce livre :
c’est quelqu’un dont je suis tombée passionnément amoureuse et j’ai mis du temps
à comprendre que son amour à lui avait quelque chose de malade. Mon propre
amour, je ne le remets pas en question. »
Invitée sur France-Culture vendredi matin, Vanessa Springora est revenue sur
cette relation et ce qui l’a suivie. Pour elle, ce texte dans « l’Express »
n’est qu’une nouvelle manifestation de « l’emprise » que Matzneff aurait
toujours tenté d’exercer sur elle, même après la fin de leur relation.
« En 2015, il a écrit à la personne avec qui je travaillais un nombre
invraisemblable de mails pour essayer de rentrer en contact avec moi. Il m’a
toujours écrit partout où il a pu, essayé d’avoir mon adresse, il a toujours
essayé de maintenir son emprise. Il continue de le faire aujourd’hui avec la
réponse qu’il a donnée hier à “l’Express”.
»
L’auteure du « Consentement » explique en outre qu’elle a pris conscience des
agissements de Gabriel Matzneff lorsqu’elle a lu ses livres.
« J’ai compris la manipulation dans laquelle j’étais tombée », se souvient-elle.
« J’étais face à quelqu’un qui était un prédateur et pas un amoureux des
enfants, mais un chasseur. Cela a été extrêmement violent parce que c’est le
moment où j’ai commencé à lui demander des comptes. Il m’avait interdit de lire
ses livres, j’ai fini par braver l’interdit et à partir de ce moment-là notre
relation est devenue extrêmement violente.
J’ai eu du mal à m’en dépêtrer. »
|
|
Fri 27 Dec 2019 15.57 GMT
Angelique
Chrisafis in Paris
Vanessa Springora describes relationship with Gabriel
Matzneff, then 50, in new book
The French literary world is in shock after a leading
publishing director, Vanessa Springora, alleged in a new book that she was
groomed into a damaging relationship from the age of 14 with an acclaimed author
who was 50.
Springora’s book, Le Consentement (Consent), will be
published in France in January and has already been met with critical acclaim
and sent shockwaves through the close-knit world of Paris intellectuals. It has
been described as a #MeToo moment for France’s literary circles.
Springora, 47, the head of the Julliard publishing
house, claims that in the 1980s she met the author Gabriel Matzneff at a dinner
with her mother when she was 13 and he was 50.
She was a vulnerable teenager whose parents had been
through a difficult divorce, she writes. He pursued her with letters and
followed her in the street, and she began a relationship with him when she was
14, according to the book.
Springora claims Matzneff would wait for her outside
her school and at one point moved into a hotel with her to avoid a visit to his
flat from the police, who had received anonymous letters warning of an underage
relationship.
Springora claims she ended up skipping school and
falling under his control. She details the confusing grooming process and her
feeling that because she had consented to the relationship, she must be to blame
herself. She describes not understanding what it was to be a victim and the
psychological suffering that ensued.
She also describes how the French literary world at the
time indulged Matzneff in his publicly stated attraction to many different
teenagers. On TV chatshows he described his relationships with teenagers aged
over 15. In France, a child under 15 is considered a sexual minor but they can
still be considered able to give their consent.
Matzneff also wrote about his relationships with
teenagers, including Springora, in novels and published diaries, and about
underage sex tourism in the Philippines – all while being hailed as a daring and
talented writer.
Springora writes that as a teenager she accompanied him
to the recording of a TV show.
In 1977, Matzneff signed an open letter calling for
three men on remand accused of sexual relationships with boys aged 13 and 14 to
be let off. Others who signed included famous writers and intellectuals such as
Jean-Paul Sartre and Simone de Beauvoir.
Springora felt Matzneff was indulged by literary
circles because he was a talented writer. She asks in the book: “Does literature
excuse everything?”
She told the magazine L’Obs this week: “I hope I can
bring a small stone to the edifice currently being constructed around issues of
domination and consent, always linked to the notion of power.”
She said she had begun writing her book long before the
accusations of sexual misconduct against the film producer Harvey Weinstein in
2017 galvanised women to speak out. Weinstein denies all allegations of
non-consensual sex.
In her book, Springora says the 1980s events she
describes have now passed the time limit for bringing a legal case. She
describes how police interviewed Matzneff after anonymous tip-offs at the time
of their relationship but never pursued a case.
Matzneff, now 83, expressed “sadness” in a message to
L’Obs, describing the book as a “hostile, mean, disparaging work” aimed at
damaging him.
On Friday Bernard Pivot, a celebrated literary critic
and journalist who interviewed Matzneff on TV many times, responded to the
growing controversy about how Matzneff had been allowed to describe his
relationships with teenage girls on literary talkshows without being challenged
by the host.
He said: “In the 1970s and 1980s, literature came
before morality; today, morality comes before literature. Morally, that’s
progress. We’re all more or less the intellectual and moral products of a
country and, above all, an era.”