18-2-2020

 

 

Le consentement, de Vanessa Springora

 

 

NOTA DE LEITURA

 

Este livro teve muito impacto em França, onde o “acusado” Matzneff é um escritor muito considerado. Está agora a ser perseguido pela Justiça e tem já data marcada para ser julgado pela acusação de ter promovido a pedofilia nos seus livros: 28 de Setembro de 2021.


Entre nós, a publicação do livro foi objecto de diversos artigos na imprensa, sobretudo no Público. No Expresso de 14 de Fevereiro, Pedro Mexia escreveu uma desenvolvida crónica com o título do livro “O consentimento”, que vale muito a pena ler.


O livro está muito bem escrito e lê-se com agrado. Saltaram-me à vista algumas passagens onde a autora de certo modo põe a ridículo as dificuldades do amante na ligação deles de “homem velho e mulher nova”.


Quando a autora se prontifica a ser penetrada, ele não a consegue desflorar e a primeira relação é uma sodomia, que ele leva a cabo sem hesitação. Escreve ela que, durante semanas, foi esse o tipo de relação que teve. E quando é internada em virtude de uma qualquer doença, o médico que a examina diz-lhe que está perfeitamente virgem, nunca vira um hímen tão intacto. Propõe-lhe então fazer uma pequena incisão com anestesia local que lhe permitirá "d’accéder enfin aux joies du sexe". Diz ela que o médico sem o saber estava a “aider l’homme qui se rend quotidiennement à mon chevet à jouir sans entrave de tous les orifices de mon corps”. Foi um golpe hábil e sem dor de um bisturi inoxidável que a tornou enfim uma mulher.


Depois, quando a relação já durava há mais de um ano, queixa-se ela do carácter repetitivo das sessões amorosas, das dificuldades dele em manter a erecção, dos subterfúgios laboriosos para a conseguir (esfregando-se com frenesim enquanto lhe virava as costas), do aspecto cada vez mais mecânico das relações, do tédio que se lhes seguia…


Lendo os livros dele, conclui a autora que ele “pretende ter vindo ao mundo para trazer aos adolescentes o desabrochar que uma cultura mesquinha lhes nega, abri-los a si mesmos, revelar-lhes a sua sensualidade, desenvolver a sua capacidade de dar e de se darem.” E conclui: “Tanta abnegação mereceria uma estátua no Jardim do Luxemburgo”.



Datas: Gabriel Matzeff nasceu em 12 de Agosto de 1936

           Vanessa Springora nasceu em 16 de Março de 1972.- O pai dela faleceu em 8-1-2020

 

 

   
   

       NOTA: 01-11-2020 - Foi publicada a tradução portuguesa deste livro (bem) feita por Tânia Ganho, editada pela Alfaguara.

 

LE NOUVEL OBSERVATEUR


  

Publié le 03 janvier 2020 à 10h20 


   « Il continue à maintenir son emprise », dénonce Springora, après la réponse de Matzneff


Sans formuler le moindre mea culpa, l’écrivain a réagi jeudi à la publication du livre de Vanessa Springora, parlant d’« un exceptionnel amour ». « Il a toujours essayé de maintenir son emprise », explique-t-elle en réponse.

 

Gabriel Matzneff a lancé sa contre-attaque. L’écrivain, mis en cause pour ses relations avec des partenaires mineurs des deux sexes, a répondu jeudi 2 décembre au livre accusateur de Vanessa Springora, évoquant « un exceptionnel amour » entre eux et assurant de « ne pas mériter l’affreux portrait » qu’elle dresse de lui. De son côté, la jeune femme, qui s’était déjà expliquée de manière très détaillée sur BibliObs dès le 26 décembre, a critiqué « l’emprise » que Gabriel Matzneff tente toujours d’exercer sur elle.

Dans son récit autobiographique, « le Consentement », Vanessa Springora, nommée récemment directrice des Editions Julliard, décrit comment elle a été séduite par Gabriel Matzneff, presque quinquagénaire, alors qu’elle n’avait même pas 14 ans.

« Je ne mérite pas l’affreux portrait que […] tu publies de moi. […] Non, ce n’est pas moi, ce n’est pas ce que nous avons ensemble vécu, et tu le sais », écrit l’écrivain âgé de 83 ans dans un long texte adressé à l’hebdomadaire « l’Express », où reviennent les arguments avancés dans la première réponse qu’il avait faite à « l’Obs » dès la semaine dernière.

 

Vanessa Springora « trace de moi un portrait dénigreur, hostile, viré au noir, destiné à me nuire, à me détruire, où, utilisant un pesant vocabulaire psychanalytique, elle tente de faire de moi un pervers, un manipulateur, un prédateur, un salaud », écrit l’écrivain, adulé dans certains milieux littéraires libertaires de l’après Mai-68.

« L’Express » a décidé de « publier en intégralité le long texte qu’il nous a fait parvenir », en soulignant que « cette publication ne vaut pas caution ».

Dans ce texte, Gabriel Matzneff a également inclus une lettre de rupture qu’il aurait reçue de Vanessa Springora début janvier 1988. Elle avait alors 15 ans et lui 51 ans. Ce document, rappelle France-Info, avait déjà été publié par Matzneff, qui en avait modifié les prénoms, dans un recueil de lettres de rupture paru en 1997. Il l’avait également lu sur une chaîne YouTube. « Cela fait partie de sa manipulation », estime Vanessa Springora, ajoutant que Gabriel Matzneff « a toujours fait un usage public des lettres que je lui ai écrites entre 13 et 15 ans ».


   « J’étais face à quelqu’un qui était un prédateur »


« Il a toujours suscité des lettres de jeunes adolescentes pour les avoir comme preuves, plus tard », a-t-elle confié au « Parisien » mercredi. « Preuves de mon consentement, de mon amour. Et mon amour n’est pas en question. Je crois que j’ai été très honnête dans ce livre : c’est quelqu’un dont je suis tombée passionnément amoureuse et j’ai mis du temps à comprendre que son amour à lui avait quelque chose de malade. Mon propre amour, je ne le remets pas en question. »

Invitée sur France-Culture vendredi matin, Vanessa Springora est revenue sur cette relation et ce qui l’a suivie. Pour elle, ce texte dans « l’Express » n’est qu’une nouvelle manifestation de « l’emprise » que Matzneff aurait toujours tenté d’exercer sur elle, même après la fin de leur relation.

« En 2015, il a écrit à la personne avec qui je travaillais un nombre invraisemblable de mails pour essayer de rentrer en contact avec moi. Il m’a toujours écrit partout où il a pu, essayé d’avoir mon adresse, il a toujours essayé de maintenir son emprise. Il continue de le faire aujourd’hui avec la réponse qu’il a donnée hier à l’Express. »

 Le parquet de Paris ouvre une enquête contre Gabriel Matzneff pour viols sur mineur

L’auteure du « Consentement » explique en outre qu’elle a pris conscience des agissements de Gabriel Matzneff lorsqu’elle a lu ses livres.


« J’ai compris la manipulation dans laquelle j’étais tombée », se souvient-elle. « J’étais face à quelqu’un qui était un prédateur et pas un amoureux des enfants, mais un chasseur. Cela a été extrêmement violent parce que c’est le moment où j’ai commencé à lui demander des comptes. Il m’avait interdit de lire ses livres, j’ai fini par braver l’interdit et à partir de ce moment-là notre relation est devenue extrêmement violente.
J’ai eu du mal à m’en dépêtrer. »



  Fri 27 Dec 2019 15.57 GMT

 

 Angelique Chrisafis in Paris

  
   French publishing boss claims she was groomed at age 14 by acclaimed author

 

Vanessa Springora describes relationship with Gabriel Matzneff, then 50, in new book

 

The French literary world is in shock after a leading publishing director, Vanessa Springora, alleged in a new book that she was groomed into a damaging relationship from the age of 14 with an acclaimed author who was 50.

Springora’s book, Le Consentement (Consent), will be published in France in January and has already been met with critical acclaim and sent shockwaves through the close-knit world of Paris intellectuals. It has been described as a #MeToo moment for France’s literary circles.

Springora, 47, the head of the Julliard publishing house, claims that in the 1980s she met the author Gabriel Matzneff at a dinner with her mother when she was 13 and he was 50.

She was a vulnerable teenager whose parents had been through a difficult divorce, she writes. He pursued her with letters and followed her in the street, and she began a relationship with him when she was 14, according to the book.

Springora claims Matzneff would wait for her outside her school and at one point moved into a hotel with her to avoid a visit to his flat from the police, who had received anonymous letters warning of an underage relationship.

Springora claims she ended up skipping school and falling under his control. She details the confusing grooming process and her feeling that because she had consented to the relationship, she must be to blame herself. She describes not understanding what it was to be a victim and the psychological suffering that ensued.

She also describes how the French literary world at the time indulged Matzneff in his publicly stated attraction to many different teenagers. On TV chatshows he described his relationships with teenagers aged over 15. In France, a child under 15 is considered a sexual minor but they can still be considered able to give their consent.

Matzneff also wrote about his relationships with teenagers, including Springora, in novels and published diaries, and about underage sex tourism in the Philippines – all while being hailed as a daring and talented writer.

Springora writes that as a teenager she accompanied him to the recording of a TV show.

In 1977, Matzneff signed an open letter calling for three men on remand accused of sexual relationships with boys aged 13 and 14 to be let off. Others who signed included famous writers and intellectuals such as Jean-Paul Sartre and Simone de Beauvoir.

Springora felt Matzneff was indulged by literary circles because he was a talented writer. She asks in the book: “Does literature excuse everything?”

She told the magazine L’Obs this week: “I hope I can bring a small stone to the edifice currently being constructed around issues of domination and consent, always linked to the notion of power.”

She said she had begun writing her book long before the accusations of sexual misconduct against the film producer Harvey Weinstein in 2017 galvanised women to speak out. Weinstein denies all allegations of non-consensual sex.

In her book, Springora says the 1980s events she describes have now passed the time limit for bringing a legal case. She describes how police interviewed Matzneff after anonymous tip-offs at the time of their relationship but never pursued a case.

Matzneff, now 83, expressed “sadness” in a message to L’Obs, describing the book as a “hostile, mean, disparaging work” aimed at damaging him.

On Friday Bernard Pivot, a celebrated literary critic and journalist who interviewed Matzneff on TV many times, responded to the growing controversy about how Matzneff had been allowed to describe his relationships with teenage girls on literary talkshows without being challenged by the host.

He said: “In the 1970s and 1980s, literature came before morality; today, morality comes before literature. Morally, that’s progress. We’re all more or less the intellectual and moral products of a country and, above all, an era.”